1827 : La CRÉATION :
Un prêtre, l'abbé Martin de
Bervanger,
soucieux de protéger l'enfance de la démoralisation précoce
qu'entraînait la fréquentation prématurée du monde du travail -on pouvait
voir de nombreux enfants de 6 à 8 ans travaillant debout de 16 à 18 heures par
jour sans changer de place ou d'attitude- conçut le projet de créer dans Paris
un internat primaire et professionnel pour les jeunes garçons pauvres et
délaissés.
En septembre, le premier établissement de St-Nicolas prend naissance dans un asile provisoire : des mansardes de la rue St-Hippolyte.
Un maître venait faire la classe pendant quelques heures par jour et un brave ouvrier assurait la surveillance des études et du travail manuel, sa femme s'occupant de la nourriture et du ménage.
Trois mois plus tard, comme il devenait impossible de rester rue St-Hippolyte dont les locaux, d'ailleurs délabrés, ne suffisaient plus, l'abbé fixa son choix sur le gros bourg de Vaugirard à 2 km. de Paris dans la banlieue maraîchère. C'est au 6 de la Grande Rue que l'abbé installa les quarante élèves qu'il avait déjà rassemblés.
L'instruction primaire est complétée par une éducation professionnelle dans les quatre ateliers assurant tout d'abord : le brochage, la fabrication d'agrafes, l'épilation des peaux, la réalisation de trous pour les cardes, puis ensuite, la fabrication de chaussons, de socques, d'allumettes et de boutons de métal.
1828
Huit mois plus tard, le nombre d'enfants ayant atteint 70, il fallut encore changer de local, l'installation se fit au 58 de la Grande Rue de Vaugirard. mais les déménagements successifs, la modeste rétribution demandée aux familles, souvent irrégulièrement payée, les très faibles profits des ateliers, avaient placé l'établissement dans une situation financière très difficile.
Le vicomte Victor de Noailles,
vivement intéressé par l'Oeuvre, contribue personnellement au redressement
financier et prend la direction de l'établissement, l'abbé de Bervanger se
contente du titre d'aumônier.
1833 (plan de la rue de
Vaugirard de l'époque)
L'Oeuvre se trouvant trop à l'étroit au 58 rue de la Grande Rue de Vaugirard, il fallut chercher un nouveau logis. On le trouve au 98 (112 actuel) de la rue de Vaugirard à Paris.
Six ateliers furent ouverts : cordonniers, tailleurs, compositeurs-typographes, graveurs en taille douce, portefeuilliste, fabricants d'étiquettes.
1834
L'établissement compte plus de 100 élèves.
Lors d'un voyage à Rome où il est reçu par le pape Grégoire XVI, l'abbé de Bervanger se voit conférer le premier degré de le prélature et devient : Monseigneur de Bervanger.
1836
Création de l'Association religieuse dite "des Frères de Saint-Nicolas".
1837
La maison de la rue de Vaugirard, où est encore aujourd'hui Saint Nicolas, étant à vendre, Monsieur de Noailles s'empressa de l'acheter pour le compte de Monseigneur de Bervanger et lui fit en même temps un prêt de cent mille Francs remboursable en 10 ans, sans intérêts.
21 juillet, mort à Saint Nicolas de Monsieur le vicomte de Noailles.
1838
Dès cette année, la maison de Vaugirard donnait asile à 240 enfants.
Dès la rentrée, le nombre des pensionnaires s'élève à plus de 400.
1858
L'effectif moyen pour les deux maisons est de 1210 élèves et 77 maîtres et serviteurs.
1859
L'œuvre Saint Nicolas est remise entre les mains du Diocèse représenté par le cardinal Morlot. La direction des établissements est confiée aux Frères de Jean Baptiste de la Salle... frères des écoles chrétiennes.
L'association dite "oeuvre de Saint Nicolas de Paris "
est reconnue d'utilité publique par décret du 27
août 1859 .
1859 à 1864
L'acquisition d'un terrain contigu aux jardins et bordant la nouvelle rue de l'abbé Grégoire permet d'agrandir l'établissement par la construction d'un bâtiment ayant à chaque étage deux série de classes ou d'ateliers avec un couloir central.
On dénombrait alors, 10 ateliers de : ciseleurs sur bronze,;
modeleur sur bronze, de facteur d'instruments de musique, d'opticiens, de
bijoutiers en faux, de dessinateur pour châles ,
de sculpteurs sur bois
,de doreurs sur bois, de
selliers malletiers, de layetiers* emballeurs.
Les patrons assuraient le travail dans les ateliers, fournissant les contremaîtres et ouvriers émérites chargés de dispenser l'enseignement professionnel.
* Layetier : ouvrier spécialisé de la confection des caisses et emballages en bois.
1861
16 septembre, acceptation par le conseil de l'Oeuvre de la donation par l'abbé Mullois de l'orphelinat d'Igny - école d'agriculture d'une trentaine d'élèves.
Entre deux guerres
1870
Au printemps de 1870, l'Oeuvre de Saint Nicolas comptait 1839 élèves, tous pensionnaires, répartis comme suit :
Rue de Vaugirard, 717 élèves dans les classes primaires, 163 élèves dans les ateliers
Issy les Moulineaux : 886 élèves
Igny : 73 élèves.
Au 92 rue de Vaugirard, les élèves et les enseignants, comme tous les parisiens, connurent la faim et le froid. Puis, le 9 janvier 1871, en pleine nuit, un obus tiré par les Prussiens des hauteurs de Châtillon tomba sur un des dortoirs que les élèves s'apprêtaient à quitter pour descendre aux abris, tuant 4 d'entre-eux et en blessant 6 autres dont 2 moururent par la suite.
Lors de diverses expositions industrielles, puis à l'Exposition Universelle de 1867, des dessins et des ouvrages présentés par des élèves avaient été jugés dignes des plus honorables récompenses. Mais lors de l'Exposition Universelle de 1889, l'établissement de Vaugirard obtint une médaille d'or.
1890
Un don de un million de madame Boucicault permet d'acquérir un vaste immeuble avec jardin derrière, portant le n° 96 de la rue de Vaugirard et mitoyen de l'établissement. C'est là que furent édifiés les ateliers qui existent toujours.
1905
Séparation de l'Église et de l'État, les religieux quittent en 1909.
L'Oeuvre continue de fonctionner avec quelques Frères en civil et quelques uns de leurs anciens élèves.
Monsieur
Levesque (frère Basile)
assurera la direction générale des quatre écoles
de 1909 à 1932.
1905
Séparation de l'Église et de l'État, les religieux quittent en 1909.
L'Oeuvre continue de fonctionner avec quelques Frères en civil et quelques uns de leurs anciens élèves. Monsieur Levesque (frère Basile) assurera la direction générale des quatre écoles de 1909 à 1932
1914
L'ambulance Benoit est installée dans une partie des bâtiments.
Les patrons résilient leurs contrats et les ateliers sont fermés, car les contremaîtres et les ouvriers sont mobilisés. Mais l'école continue à fonctionner.
1918
La formation professionnelle (apprentissage en 4 ans) reprend en Mécanique (Ets. Thomson), Mécanique de précision (Ets. Morin), Imprimerie (Ets.Tequi), Menuiserie et Sculpture sur bois (Ets. Renouvein), Ciseleur sur bronze et Sellerie-Malleterie.
1920
Compte tenu des difficultés financières, la pension annuelle est portée à 75 F à 150 F !... Malgré cela, les effectifs restent complets.
L'Oeuvre de Saint Nicolas prend à sa charge la formation des apprentis et embauche des contremaîtres chargés de l'organisation des ateliers dans les professions de la Mécanique (MM. Philippeau, Rog et Loustalan), de la mécanique de précision (MM. Legrand dit "Sécotine" et Merse), du dessin industriel (M. Grenon) et de la menuiserie (MM. Grumdler, Passavant et Chobet).
1922
(<-- l'infirmerie
<--l'harmonie)
Nombreux sont les jeunes ainsi formés sous la tutelle de M. CERCELIER, directeur de 1909 à 1924 puis de M. LASSELIN, directeur de 1924 à 1939.
1939
En Juin, le Conseil d'administration de l'Oeuvre de Saint
Nicolas décide de la fermeture de l'école de Paris car les frais de gestion
sont très importants (les locaux sont sans chauffage et il pleut dans la
chapelle et les bâtiments). L'Archevêque de Paris, alerté, accepte la
fermeture de l'internat mais décide du maintien de l'école Professionnelle
sous la tutelle du diocèse et nomme un directeur : le Père CHENOT.
1939 E.I.C.S.N.
École Industrielle et Commerciale Saint-Nicolas
1939
En Octobre, le Père Chenot et les membres du personnel sont mobilisés. L'École est fermée
Elle est réouverte en Octobre 1940 et se consacre désormais uniquement à l'Enseignement Professionnel.
Dès lors, les étapes de la vie de l'École Industrielle et Commerciale SAINT-NICOLAS sont celles d'une croissance continue et d'une adaptation constante aux besoins des entreprises.
1940
80 élèves en Mécanique préparent les C.A.P. d'Ajusteur, Tourneur, Fraiseur et 35 élèves en Commerce préparent les C.A.P. de Sténo-Dactylo, Employé de bureau et Comptabilité.
(<-- photo de classe 1940-1941)
1941
Réouverture de la préparation au C.A.P. de Menuiserie.
1942
L'École est reconnue par l'État. Ouverture d'une section supérieure de Formation de Cadres de l'Enseignement Technique.
1943
Ouverture d'une section de Pré-Apprentissage.
1945
Ouverture d'une Préparation au C.A.P. de Chaudronnerie. l'École reçoit 300 élèves.
1946
Préparation aux B.E.I. de Mécanique , Menuiserie, Chaudronnerie, ainsi qu'au Brevet d'Enseignement Commercial (B.E.C.)
1950
Ouverture d'une Préparation aux C.A.P. et B.E.I. d'Electro-mécanicien. L'Ecole reçoit 350 élèves.
1952 l'École reçoit 400 élèves.
1958
Départ du Père Chenot. Le Père LAISNEY est nommé Directeur de l'École. L'École reçoit 460 élèves.
1963
Préparation au C.A.P. de Dessinateur en Chaudronnerie et Tuyauterie Industrielle (fermeture en 1971). L'École reçoit 560 élèves.
1964
Préparation 'sous tutelle F.I.M.T.M.) aux B.T.S. de Fabrication Mécanique, Bureau d'Étude, Chaudronnerie et Tuyauterie Industrielle.
1965
Préparation au Brevet Supérieur d'Enseignement Commercial (B.S.E.C.). l'École reçoit 700 élèves.
1967
Préparation aux C.A.P. de Montage-Usinage, de Soudage-Tuyautage (fermeture en 1970) ; de Technique d'Agencement (bois) (fermeture en 1977).
1968
Préparation aux B.E.P. de Comptable, de Mécanique, d'Électromécanique. Préparation au B.T.n. Comptabilité-Gestion (G2).La Section Comptabilité-Gestion est transférée au 68 rue Falguière.
1970
Monsieur Ch. CAMPS est nommé directeur de l'École.
1972
Ouverture de classes Pré-Professionnelles de niveau.
1978
Préparation au Baccalauréat E ; Préparation au B.E.P. de Menuisier - 900 élèves.
1980
L'École devient "le Lycée Technique Privé Saint-Nicolas"
1988
43 classes préparent aux C.A.P. - B.E.P. - BAC. dans les professions de : Chaudronnier, Électromécanicien, Menuisier, Mécanique et Comptable.
A SUIVRE ...